Nothing Phone (1), le premier smartphone des ex-OnePlus est enfin là


Loin de reproduire le même schéma que OnePlus en mode “flagship killer”, les anciens de la division d’Oppo qui composent en partie l’équipe de Nothing tablent sur un smartphone qui met l’accent sur le design et des fonctionnalités uniques au détriment des performances pures. Une preuve de la fin de la course à la puissance dans les téléphones ?

D’Apple à Samsung, d’Oppo à Xiaomi, les champions des smartphones sont de grosses machines de guerre industrielles. Dans cet océan de requins débarque un petit poisson appelé Nothing. Pareil à un habitant des récifs coralliens, Nothing est peut-être petit, mais chatoyant : loin de lancer un énième smartphone, l’entreprise qui joue la carte de la hype et du design lance un terminal appelé Phone (1) qui a « de la gueule ».

Pour réussir à se distinguer, et puisque tous les écrans se ressemblent, le Phone (1) joue la carte de la transparence. Sous sa coque de verre – obligatoire pour les terminaux compatibles avec une recharge sans fil – les ingénieurs de Nothing ont travaillé un look industriel. Une apparente simplicité qui n’en est pas une : « rendre le design intérieur attrayant a demandé bien plus de travail que pour un terminal normal », nous explique Akis Evangelidis, directeur de la communication de Nothing. « Il a fallu trouver les partenaires qui étaient prêts à polir les vis, à colorer, voire faire onduler les nappes de connexion », explique-t-il.  « Et dans une industrie hautement standardisée, ce n’est pas si facile ! », s’amuse-t-il.

Car avant même de parler de technique, le Phone (1) est un objet de design. Après avoir embarqué Tony Fadell (père de l’iPad) au rang des investisseurs, les équipes de Nothing se sont acoquinées avec les fadas du design de Teenage Engineering, des savants fous de l’audio qui ont appliqué quelques-unes des recettes de leur design industriel à ce terminal. Notamment au travers de l’ergonomie.

Que la lumière parle

Nothing Phone (1) - Glyph Interface

Sous la coque de verre de ce terminal de 6,65 pouces et 193,5 grammes, Nothing a intégré un système de LED. Inspirées des néons, ces barres de lumières ne sont pas qu’un élément décoratif, ni un super système de flash, mais un système de… communication.

Plus précisément un réseau lumineux personnalisable et paramétrable que l’équipe appelle « Glyph interface ». Un système de communication visuelle qui permet de connaître l’état de charge du terminal, de savoir qui vous appelle, d’être notifié d’un email important, etc. Le tout terminal retourné, sans avoir besoin de regarder l’écran.

Nul besoin de préciser qu’il faudra attendre un test pour vérifier s’il s’agit d’un gadget ou d’un système vraiment utile, que les ingénieurs de Nothing on a cœur de pérenniser (je ne sais pas vous, mais je n’ai pas envie de passer des heures à le paramétrer et à « apprendre » un « langage » si mon prochain appareil en est dépourvu…).

Fiche technique : Nothing n’est pas OnePlus

Snapdragon 778G+

Avant de s’éparpiller dans des gammes de plusieurs références, OnePlus fut jadis connu pour une chose : un terminal unique avec des composants de pointe. C’est pour OnePlus que la presse a pour la première fois utilisé le terme de « tueur de smartphones hauts de gamme » (flagship killer), l’entreprise ayant axé sa stratégie sur des composants haut de gamme (notamment les SoC et les écrans) dans des smartphones à prix abordable.

Mais Nothing n’est pas OnePlus. Et en lieu et place d’un Snapdragon 8 Gen 1+ ou un équivalent de chez MediaTek, Nothing s’est tourné vers une puce de la série 7. Non, même pas le Snapdragon 7 Gen 1 qui représente le fleuron de la gamme, mais un Snapdragon 778G+. Une puce gravée en 6 nm et intégrant un modem 5G qui vise, à la base, les smartphones « gaming » (suffixe G) dont le marché asiatique est assez friand. Selon les déclinaisons, le Phone (1) arrive avec 8/12 Go de RAM et 128/256 Go de stockage.  Une partition « milieu de gamme plus », qui n’a pas de quoi venir bousculer les fleurons de la compétition en termes de puissance brute. Mais que Nothing revendique comme largement suffisante pour 99 % des usages. Ce d’autant plus que le reste de l’équipement attendu – reconnaissance faciale pour déverrouiller, lecteur d’empreinte digitale, recharge rapide, recharge sans fil, etc. – est là. Et même ce que l’on n’attendait plus, comme le chargeur et le câble USB qui sont dans la boîte.

Côté photo aussi, la partition est milieu de gamme. Si le module caméra principal intègre un bon capteur 50 Mpix (Sony IMX766) pour recevoir la lumière collectée par l’équivalent 24 mm f/1.8 du bloc optique, il ne fait pas partie de la famille des capteurs « géants » (1/1.56’’) et n’est pas stabilisé mécaniquement. Son unique compagnon est un module à optique ultra grand-angle équivalent à un 14 mm f/2.2 de dimensions convenables (Samsung JN1, 1/2,76‘’), mais sans plus.

La photo en gestation

Nothing Phone (1) - modules caméra

La qualité de la photo dépend autant de la partie matérielle que du logiciel. Il reste donc à voir, à l’usage, quelle est la maîtrise technique de Nothing pour ce premier terminal. Si à la lecture de la fiche technique, il semble que l’entreprise n’a pas les ambitions de s’attaquer à Apple, Samsung et Oppo pour son premier modèle, Nothing se défend de passer la photo à la trappe. Et nous a promis qu’elle va continuer de travailler la partie logicielle de son terminal – via plus de synergies avec Google, qui est un des financiers de l’aventure – mais aussi de la partition des futurs appareils.

Après, il faut relativiser la modestie de la fiche technique photographique : l’appareil s’affiche à 469 € en premier prix (8/128 Go), il serait donc mal placé de le comparer à des terminaux qui coûtent plus du double en prix d’appel. S’il fait déjà de bonnes photos, avec des couleurs justes, un autofocus opérationnel et un bon traitement d’image en basses lumières, ce sera déjà ça de pris (même à 400-500 euros, ce n’est pas acquis pour tous les appareils).

Sensibilité à l’environnement

Si Nothing n’a pas le même engagement que Fairphone – qui a quand même créé la première chaîne d’approvisionnement responsable en or électronique de l’industrie ! – Nothing axe une partie de sa démarche (et donc de sa communication !) sur le caractère « responsable » de son terminal. Et revendique comme Apple un approvisionnement en aluminium 100 % recyclé, mais aussi « 50 % des composants plastiques issus de matériaux biosourcés et recyclés […] ainsi qu’un emballage en fibres recyclées » selon le communiqué de presse.  Pourquoi livrer alors le chargeur et le câble USB ? Nous les interrogerons à ce sujet, même si de toute manière, la messe est bientôt dite à ce sujet.

Du côté du logiciel – qui participe grandement à la durabilité des terminaux ! – Nothing affiche une bonne ambition : « trois ans de mises à jour d’Android et quatre ans de correctifs de sécurité tous les deux mois. » Si cette promesse n’arrive pas à la taille d’Apple qui en est à sept ans de mises à jour système et sécurité, c’est équivalent à ce que propose les ténors du segment sur leur fleurons plus de deux fois plus cher. Si Nothing arrive à faire mieux qu’eux et pousser à cinq – voire, soyons fous, égaler Apple – la marque pourrait marquer les esprits.

Elle commence déjà à faire bonne impression pour un terminal au look vraiment différent et quelques fonctions uniques – transparence, système de LED à l’arrière, police de caractère originale, etc. – dans un terminal qui cherche le bon équilibre entre fiche technique, design et rapport qualité/prix. Sans chercher à être le moins cher du monde, Nothing propose tout de même un appareil qui sort du lot aux alentours de 500 €. Ça nous change des terminaux à 1200 euros et plus !

Disponible en noir ou blanc, le Nothing Phone (1) sera commercialisé dès le 21 juillet sur le site de la marque Nothing.tech ainsi que chez Amazon.fr. En attendant, évidemment, les premiers deals avec les distributeurs et les opérateurs de téléphonie mobile.

  • 8 Go de RAM/128 Go de stockage : 469 €
  • 8 Go de RAM/256 Go de stockage : 499 €
  • 12 Go de RAM/256 Go de stockage : 549 €


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